Ville de Bouzonville

Histoire de Bouzonville

Suite à des fouilles, des éléments récents prouvent que les Celtes habitaient sur le territoire de notre commune. Des traces de colonisation romaine se découvrent encore dans les champs par la présence de tuiles. Un cimetière mérovingien, maintenant recouvert, montre l’ancienneté du peuplement de notre ville. Le gué de la Nied (E/O), le « chemin du sel » (N/S) est également la preuve d’un lieu de passage commerçant.

La ville doit cependant sa gloire et son expansion à l’abbaye fondée par Judith et Adalbert, comte de Metz et grand-père de Gérard Ier, premier duc héréditaire de Lorraine. Les moines bénédictins ont été les moteurs du développement du bourg. Au XIIIe siècle, les ducs de Lorraine y installèrent une cour de justice.

La ville a beaucoup souffert de la guerre de Trente Ans. À la fin du XVIIe siècle, Bouzonville ne comptait plus qu’une vingtaine de maisons.

Un nouvel essor eut lieu vers 1700. Dès 1719, on note la construction d’un Hôtel de Ville, agrandi en 1763. A partir de 1726, nous trouvons sur place une communauté israélite. C’est une époque de recrudescence économique. La ville et les métiers se développent.

La Révolution bouleversa l’ensemble. Les moines quittèrent définitivement leur couvent et se dispersèrent en 1791. Les biens religieux dont les livres de la bibliothèque furent vendus et les bâtiments loués.

Au cours du XIXe siècle, l’industrie locale se développe considérablement grâce à des tanneries, des moulins et des filatures. Le Pensionnat commença à être installé dès 1866. Le 25 juillet 1870, durant la guerre franco-allemande la ville est le théâtre de combats, opposant le 33e régiment d'infanterie de ligne et les troupes prussiennes. Comme les autres communes de Moselle, Bouzonville, rebaptisée "Busendorf", est rattachée au nouvel Empire allemand le 10 mai 1871, conformément au traité de Francfort. Durant l’annexion allemande, Bouzonville est rattachée au Landkreis Bolchen, l'arrondissement de Boulay. Un hôpital-hospice occupe en 1893 les locaux des bâtiments conventuels restaurés. Après 1900, une fonderie et une émaillerie s’implantèrent. 

Après deux générations de paix et de prospérité, la germanisation des esprits est telle que les Mosellans se battent naturellement pour l’Empire allemand durant la Première Guerre mondiale. Beaucoup tombent sous l’uniforme allemand, sur le Front de l’Est, mais aussi à l’Ouest. Loyaux sujets de l'Empereur, très peu de Mosellans trahissent leur Patrie pour rejoindre les troupes françaises. La victoire française, en novembre 1918, est toutefois bien acceptée.

Si la guerre 1914-1918 a épargné la ville, la seconde guerre mondiale a causé de nombreux dégâts : 139 maisons détruites, le pont coupé, l’abbatiale endommagée, l’industrie et le commerce local désorganisés. En 1919, Bouzonville est rattaché à l'arrondissement de Boulay-Moselle.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, dès le 1er septembre 1939, les habitants de Bouzonville sont évacués par l'armée française à Chauvigny, dans la Vienne. Durant l'Annexion de la Moselle, les habitants restés sur place vivent sous le joug nazi. En 1944, la commune du CdZ-Gebiet Lothringen est bombardée par les Américains. Busendorf est enfin libérée le 27 novembre 1944, après la bataille de Metz.

Bouzonville est libérée par les Américains le 27 novembre 1944. Le 30 juillet 1950, la ville se voit attribuer, comme 4 454 autres communes du pays, la croix de guerre. 
« Bouzonville, commune de Lorraine évacuée dès le 1er septembre 1939, qui a été gravement éprouvée par les bombardements et les combats livrés sur son territoire, tant en 1940 qu'en 1944, compte 25 de ses fils tués, 14 disparus, 20 blessés.
La ville a conservé cependant un moral intact et a mené une action patriotique résistante, dont témoignent ses 10 enfants fusillés, ses 135 déportés, ses nombreux insoumis et réfractaires. Par son attachement à la France, par son courage et par ses sacrifices, s'est acquis des droits à la reconnaissance du pays. »

Après guerre, la vieille cité lorraine a su faire preuve de dynamisme, conservant ainsi son statut de ville commerçante.

 

Les origines de Bouzonville

Les hommes ont donné des noms aux lieux qu’ils occupaient occasionnellement ou de façon permanente. L’étude de ces noms, la toponymie, pour ce qui est de la vallée de la Nied, est complexe du fait de son appartenance à ce qu’on appelle la Moselle francique. C’est une zone de bilinguisme voire de trilinguisme.

Une origine est traditionnelle et orale, elle vient du celte, du francique et du germain. Elle est à consonance germanique : Busendorf-Busendrof ; une autre est d’origine écrite latine qui vient des moines écrivains à consonance plus française : Bosonisvilla-Bouzonville. Ceci existe aussi dans les zones celte-breton/français ou basque/français.

Les transformations ont été nombreuses avant d’arriver à ce qui existe aujourd’hui. De nombreux spécialistes se sont penchés sur la question de l’origine du nom et les explications sont aussi variées que les spécialistes.

Ce qui est commun aux origines c’est la formation du nom avec un préfixe et un suffixe. Il est logique de dire que les premiers habitants ont donné le premier nom. Ces habitants se sont succédés à des époques différentes et pendant des durées différentes mais non déterminées. Tout indique comme vu dans la première partie que les premiers étaient des celtes. Ce sont eux qui ont logiquement donné le premier nom au lieu où ils habitaient ou passaient.

Restons quelques instant sur les préfixes : Bouz – Bus, préfixe instable. « Bous – bus – buss » dont les variantes sont nombreuses, a dans la langue celte le sens de marécage, de zone boueuse (comme Bou de Boulay – voir la monographie de M. Paul Bajetti) . Le mot français boue en vient d’ailleurs. La vallée de la Nied était une zone humide, marécageuse et les habitants étaient installés sur le plateau. Ils habitaient le terrain après la zone marécageuse.

Une autre variante serait que l’origine soit le mot « bos » ou « bovis » les bœufs. L’origine est ici déjà romaine. Dans ce cas, le lieu est celui où s’arrêtaient les bœufs, celui où les bœufs faisaient halte. Bref un endroit sur la voie de communication entre Moselle et Rhin et sur la route du sel où l’on arrêtait son chariot dans une halte, un espèce de relais de poste. Il est possible également qu’il y eut beaucoup de bestiaux sur les herbages. Pour revenir au francique, n’oublions pas que « bautz » a le sens de bovin également.

On arrive ensuite à Boson ou Buoson. Est-ce une simple déformation de bovis ou y a-t-il réellement eu un Boson, fondateur de la ville ? Traditionnellement c’est Boson, prince d’Ardennes, roi de Provence et qui est inhumé à Vienne qui a occupé les lieux. Il y a un autre Boson, petit cousin du précédent qui est inhumé à Saint Rémi à Reims en 935. Il y a d’autres Boson qui n’ont pas laissé de grande trace dans l’histoire. Rien ne prouve que c’est Boson, rien ne prouve non plus que ce n’est pas lui. Il était plus flatteur pour les moines du Moyen Age d’écrire que c’est un prince qui a fondé la ville que de raconter que la ville n’était qu’une halte pour les bœufs ou situé près d’un endroit boueux.

Quant aux suffixes : « villa » vient du romain-latin signifiant ferme ou territoire d’où : territoire, ferme de Boson : Bosonisvilla. Ce peut être aussi : zone peuplée, bourg peuplé. Pour « dorf » le sens en est « village », le « drof » viendrait quant à lui du mot « tropf » de troupe. Le lieu pourrait dans ce cas être un endroit où passent des troupes ayant des bœufs.

On ne peut pas rentrer plus avant dans toutes les explications possibles. On ne demande à personne de choisir. Ce qu’il faut retenir, c’est que comme en beaucoup d’endroits, rien ne s’est fait en un seul jour et que la vérité « unique » n’existe peut-être pas. De toute façon, la localité porte deux noms : Bouzonville et Busendorf. Mais pour venir ici, c’est Bouzonville qu’il faut chercher sur une carte. C’est le nom d’aujourd’hui.

 

Les annexes de Bouzonville

Aidling

En 1903, Aidling comptait, pour 32 maisons 132 habitants.
Commune indépendante, puis annexe de Bouzonville depuis 1810, son nom fut changé par trois fois au cours des siècles à savoir : AIDELINGEN, initialement et jusqu’en 1281 – EIDELINGEN -AIDLINGEN, en 1594 puis AIDLING, nom que nous lui connaissons.
Sa chapelle est dédiée à la Sainte Croix.
Le village appartenait au domaine juridique de Bérus, alors que son domaine foncier était, la propriété de l’abbaye de Bouzonville.
En 1281, le duc Ferry de Lorraine confirma son droit de possession du village et des terres, tandis que, la commune de Rettel jouissait également d’un droit sur lesdites terres.
Jusqu’en 1802, Aidling faisait, tout comme Bouzonville, partie de la commune de Vaudreching.
La forêt, communale s’étendait alors sur 7,3 hectares.

 

Benting

Benting comptait, pour 27 maisons 103 habitants.
Le village était résidence d’un suzerain du domaine de Bérus, avec la juridiction de ce dernier. Il était aussi appelé baronnie Blauberg et faisait partie de la commune de Vaudreching.
En 1594, son nom devint Bentingen.
Après avoir appartenu à la commune de Heckling, le village est devenu, en 1810, annexe de Bouzonville.

 

Heckling

Depuis ses origines connues qui remontent à 878, la localité avait: pour nom HICCHIRINGAS. Ce ne fut qu’en 1179 que ce nom se changea en Hechelingen.
En 1265, le village fut rebaptisé et on lui donna le nom actuel de Heckling.
L’agglomération dépendait en en partie du tribunal de Sierck. Le reste, pour la plus grande part, était propriété de l’abbaye de Bouzonville.

L’abbaye de Mettlach et le domaine de Siersberg y avaient également des dépendances.
La part des domaines de Siersberg devient, en 1551, par contrat d’échange avec le baron de Braubach, propriété de l’abbaye de Mettlach.
La forêt communale avait alors une superficie de 78,2 hectares.

En 878, la chapelle d’Heckling était sous le patron¬nage de Saint Pierre et faisait partie, tout comme le village et certaines de ses terres, des biens de la cathédrale de Sens.
Un échange datant de 1179 rattacha Heckling à l’abbaye de Bouzonville qui appartenait encore à la paroisse de Vaudreching et ceci jusqu’en 1802.
La chapelle d’Heckling est actuellement dédiée à Saint Hubert.

 

Sources :
Mado Heckler, Présidente de la SHAN
(Société d'Histoire et d'Archéologie du Pays de Nied).